Depuis plus d'un siècle, la journée du 8 mars a été décrétée Journée Internationale des Droits des Femmes. La légende veut que cette date ait été choisie en solidarité avec une manifestation d’ouvrières du textile en 1857, mais cette manifestation n’a jamais eu lieu !
Ce qui est plus sûr, c’est que l’origine de cette journée trouve ses racines dans les luttes ouvrières de femmes, et dans les revendications du droit de vote des femmes en Occident à partir du milieu du 19ème siècle.
Cette journée est aujourd’hui malheureusement toujours d’actualité et depuis plus d’un siècle elle a acquis la reconnaissance des organisations internationales telle que l’ONU en 1977 et des gouvernements nationaux: la France officialise cette journée en 1982.

Cette journée est l’occasion d’un bilan, quelles avancées pour les droits des femmes depuis l’an passé ? Mais elle est également là pour rendre visible les souffrances des femmes, au moins une fois dans l’année, rendre visible ce qui est occulté et largement toléré 364 jours par an.
Les souffrances des femmes sont vastes, multiples, elles sont physiques (rappelons qu’une femme meure tous les 3 jours en France sous les coups de son conjoint), mais elles sont aussi psychologiques, ou sociales. Le manque de reconnaissance des femmes et de leur travail dans les champs de la société est une souffrance. Elle doit être dénoncée.

Tout au long de l’histoire des arts, les femmes ont été exclues soit des institutions, soit par le système des formations artistiques leur interdisant l’accès aux enseignements les plus prestigieux (interdiction de travailler le nu). Aussi aujourd’hui, seulement 16, 7% de femmes plasticiennes sont présentes dans les collections nationales et à peine 5% d’entre elles ont une œuvre exposée. Si l’histoire se souvient majoritairement des hommes dans la production des arts, les femmes ont contribué à ceux-ci.

Aussi à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, le Conseil Régional d’Ile-de-France décide cette année de valoriser et de visibiliser la place des femmes dans les arts. Les 8 & 9 mars auront lieu au Cabaret Sauvage 2 événements forts pour les Franciliennes et les Franciliens :

- le 8 mars au soir concert gratuit d’Agnès Bihl

- le 9 mars journée de débats et de spectacles au Cabaret Sauvage, à partir de 9H
texte alternatifDepuis le début de la mandature, la Région a choisi pour thème des 8 mars "Les Femmes construisent la Région", afin de valoriser et de visibiliser leurs actions. Ce thème est fondateur pour le choix de l'organisation des 8 mars de la mandature (2004-2010).

Ainsi le Conseil régional a chaque année depuis 2004 organisé des journées événementielles à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes.
Le 8 mars 2005 : organisé dans l'hémicycle du CRIF, un colloque a réuni plus de 400 participantes du milieu associatif et syndical, des chercheuses, des créatrices d'entreprises, des femmes travaillant sur des métiers dits masculins, étudiantes ou professionnelles, et des élu/es.
Le 8 mars 2006, le mot d’ordre était "Ensemble dessinons l'IDF au Féminin". Cette journée d'échange a eu pour objectif de mettre en valeur la parole de femmes dans l'aménagement du territoire (pour en savoir plus sur ces deux journées, voir à la rubrique Evenements)

Pour l’année 2007, les événements Femmes & Arts se tiendront donc les 8 & 9 mars au Cabaret Sauvage.
Les femmes sont largement sous représentées dans les arts, oubliées de l'histoire, peu d'entre elles sont passées à la postérité (Camille Claudel). Aussi cette année, la Région a choisi de valoriser et de visibiliser la place des femmes dans les arts, en articulant des spectacles d'artistes femmes et des discussions autour de ce thème. Deux événements sont programmés :

- 8 mars à 20H30 : concert d'Agnès Bihl au Cabaret Sauvage

- 9 mars à partir de 9h, journée de débats et de spectacles au Cabaret Sauvage.

La question des inégalités entre les femmes et les hommes touche tous les domaines de la société, c'est pourquoi plusieurs secteurs de la Région s'associent pour créer ensemble cet événement. Au coté de Jean-Paul Huchon, Président du CRIF, se joignent Claire Villiers, Vice-Présidente à la Démocratie Régionale, qui organise cette journée avec Michèle Loup, conseillère régionale en charge de la Mission Egalité Femmes/Hommes. A leur côté se trouvent, Francis Parny, Vice-président à la Culture, Julien Dray, Vice-Président chargé de la Politique de la Ville et de la Jeunesse, et Marc Lipinski chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche. La présence à leur coté de Janine Haddad, Vice-présidente chargée des Affaires Internationales et européennes, nous rappelle le caractère supranational de cette journée.

Chacune et chacun d’entre eux, dans leur secteur respectif, agit pour la promotion des droits des femmes, les associations qu’elles et ils soutiennent en témoignent.

Le Planning Familial de Seine Saint Denis a bénéficié d’une subvention du secteur de la Démocratie régionale de Claire Villiers. Dans ce secteur, la Région soutient les projets associant de manière participative des franciliens et des franciliennes dans des domaines comme l’égalité hommes-femmes, la participation des femmes, la lutte contre les discriminations et pour la diversité culturelle. Le Planning Familial et l’Observatoire du 93 partant du constat que " la liberté de choisir sa sexualité est un droit pour tous et pour toutes", a animé en novembre 2006 des ateliers de théâtre forum avec Femmes du monde, intitulés « Le choix du cœur » afin de questionner les rapports entre les filles et les garçons et de prévenir la violence.
Pour le Planning ce projet « a permis de réfléchir sur les différentes formes de contrôle de la sexualité des femmes et des hommes (mariages forcés, relations interdites) » auprès d’un public large composé de jeunes des lycées et collèges alentour, de femmes et de professionnel/les. Au total, 20 000 bracelets « C’est mon cœur » ont été distribués.

Dans le cadre de son action culturelle, la Région a créé en 2005 un nouveau dispositif d’aide au développement et à la pérennisation des compagnies et des lieux de spectacles vivants (théâtre, danse, cirque…). La Compagnie Sambre, dirigée par Carole Thibaut, bénéficie d’une convention de permanence artistique, pour son action menée à Fosses dans le Val d’Oise. Ainsi la Région facilite le développement de la culture et l’appropriation des actions théâtrales par les publics (lycées, femmes).D(Karen Ramage et Charly Totterwitz dans "Avec le couteau le pain")
"L’aide du Conseil Régional a permis de consolider l’activité de la Compagnie Sambre, dont je suis metteure en scène depuis près de 10 ans, notamment en permettant d’augmenter le salariat artistique et par là en m’offrant plus de « confort » pour les créations! J’ai pu aller au bout de ce que je désirais pour mon dernier spectacle (*), en étant moins tributaire de restrictions de toutes sortes. Cette convention permet aussi d’optimiser certaines aides ponctuelles, et ainsi de penser et développer des projets artistiques sur une réelle durée, ce qui leur donne tout leur sens, tel ce projet de recherche autour de la parole des femmes que je mène en Ile de France auprès de différents groupes de femmes. "

(*) Avec le couteau le pain, dont Carole Thibaut est auteure et metteure en scène

Depuis 1998, la Région Ile-de-France, soutient des actions menées dans le cadre de la Politique de la Ville. Les subventions accordées aux associations permettent aux femmes et aux jeunes filles des quartiers franciliens d’accéder plus librement à l’espace public et de s’y investir pleinement. Lors de la Fête des associations le 29 janvier au Conseil régional d’Ile-de-France, on a pu voir les prestations scéniques d’assocaitions franciliennes, où les filles étaient largement présentes dans des disciplines aussi vastes que le slam, le Double Dutsh (sorte de corde à sauter), ou le chant.

Au niveau de la recherche et de l’enseignement supérieur, la Région finance le soutien aux jeunes chercheuses et aux jeunes chercheurs. Amélie, jeune chercheuse en Immunologie à l’INSERM témoigne que l’allocation qu’elle reçoit lui "a permis d’être recrutée directement après l'obtention de mon DEA. Les résultats scientifiques satisfaisants que j’ai obtenus me permettront de soutenir mon Doctorat d'Immunologie en 2007."
En 2006, 200 allocations doctorales et post doctorales ont été attribuées. La Région a également labellisé le "Genre" comme "Domaine d’Intérêt Majeur". Elle a soutenu la création de l’Institut Emilie du Châtelet, pour le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre. "

Dans le cadre de sa politique de coopération décentralisée, et grâce à l’accord signé en 1993 avec l’Assemblée régionale de Kayes au Mali, la Région Ile-de-France soutient l’ONG Afrique Verte. Cette ONG malienne accompagne une fédération de transformatrices de céréales et participe à l’amélioration de la sécurité alimentaire.

adhérentes de l'organisation paysanne
Quelques adhérentes de l’organisation paysanne,attentives, lors du calcul des coûts de production du fonio précuit

« Maintenant que nous sommes plus respectées et que l’on participe davantage à la prise de décisions, beaucoup d’entre nous ont gagné en confiance et se permettent de prendre des initiatives : on ose plus facilement prendre la parole en public pour défendre nos intérêts ou interpeller l’Etat et les collectivités pour qu’ils nous considèrent davantage. " Maïmouna Diakité, Présidente l’association Benkadi, soutenue par Afrique Verte.

Si le Conseil Régional souhaite mettre en avant la question de la place des femmes dans les arts et leur invisibilité, le programme des événements des 8 et 9 se veut résolument festif, en mettant l’accent sur des artistes telle qu’Agnès Bihl, en concert le 8 mars à 20H30 au Cabaret Sauvage.
Pour Anne Sylvestre, "elle aurait pu se contenter d’être blonde…Mais sous ses airs d’angelot espiègle, Agnès Bihl cache une révolte profonde et un sentiment très vif de l’injustice et de l’absurdité d’un monde dans lequel elle plante ses petites dents. Elle manie les mots comme des couteaux, elle envoie ses sourires comme des grenades, elle est insolente, elle est drôle, elle est dangereuse, elle décape. ".
Agnès Bihl c’est l’insolence qui sourit. Elle s’est imposée depuis 5 ans dans le monde de la chanson, par un talent de plume et une jubilation scénique rare.
texte alternatif

Après un baptême chansonnier dans les cabarets parisiens, sa griffe verbale et son tempérament explosif sont si atypiques, qu’on l’invite illico en premières parties (d’Anne Sylvestre à Brigitte Fontaine, en passant par Thomas Fersen ou Louis Chedid…). Concert à ne pas rater (inscription libre sur femmes@iledefrance.fr).

La journée du 9 fera la part belle aux débats, à la discussion sur la place des femmes dans les arts, mais toujours avec la volonté de mettre en avant les œuvres d’artistes trop peu connues, en alternant échanges et illustrations par des expositions, des diffusions d’extraits de films, de vidéos etc...

La matinée sera consacrée à des échanges avec des jeunes enseignantes Hélène Fleckinger, Hélène Marquié et Séverine Sofio et une écrivaine, Marie-Jo Bonnet, sur la place des femmes dans les arts plastiques, dans le cinéma et l'audiovisuel, et dans la danse. Caroline Bourgeois, directrice artistique du Plateau-Fond Régional d'Art Contemporain (FRAC) viendra nous parler des artistes contemporaines et nous montrera notamment l’œuvre de Joan Jonas.

Des expositions sont organisées au Cabaret toute la journée, afin de mettre en valeur le travail soit des femmes dans les quartiers en politique de la ville, soit de travaux sur le thème l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes (ex : l'association Pulsart qui avec le soutien de la Région diffuse depuis 3 ans une campagne sur ce thème dans le métro).
Affiche Pulsart

En début d'après–midi, la danseuse et chorégraphe Hélène Marquié, de la compagnie homonyme nous jouera son spectacle « Ma première rétrospective de mon vivant », alliant spectacle parlé et danse, Hèlène Marquié propose un spectacle agrémenté de son humour décalé.

Francis Parny, Vice-président à la Culture animera la table ronde « Culture au quotidien », avec le témoignage d'associations franciliennes qui utilisent l'art comme support à l'expression sur des thèmes fondateurs de l'identité sociale tel que l'égalité fille garçons (arts plastiques avec Pulsart(voir visuels en PJ), 93, et poésie avec Slam ô Féminin, 75), ou qui utilisent l'art comme support à l'insertion professionnelle avec des femmes (Création textiles avec Caravansérail, 91, « Les Videos Femmes une Minute » de Vidéos Femmes de Créteil, 94, ou la Café Littéraire du Collectif Fusion, 95).

En guise de spectacle final, nous retrouverons un trio haut en couleur, Les Miettes de Margoula, pour un spectacle vocal clownesque et fantaisiste.
Les Miettes de Margoula Les Miettes de Margoula

Enfin nous clôturerons cette journée en slamant avec le Collectif Slam ô Féminin.

Inscriptions sur femmes@iledefrance.fr

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